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3 femmes qui font bouger le numérique

Des femmes embrassent le monde du numérique, où règne encore trop souvent une culture masculine.

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Développeuse, gestionnaire ou consultante, voici trois pionnières du numérique au Québec.

Nellie Brière
Consultante en stratégies de communications numériques et médias sociaux

Photographie de Nellie Brière.

Nellie Brière est une pionnière. Avant de s’installer à son compte (« parce qu’il est souvent plus facile de faire bouger les choses de l’extérieur que de l’intérieur »), elle a créé un des premiers podcasts en français au Québec : de 2006 à 2011, elle a été à la barre de Lada et Georges, une « baladocorrespondance » éclatée remplie d’expérimentations auditives. Elle a aussi été la première gestionnaire de communauté à temps plein au Québec (pour la chaîne ARTV). Directrice des communications et gestionnaire des médias sociaux pour Option nationale pendant les élections de 2012, elle est aujourd’hui une des rares femmes au Québec à discourir sur les enjeux liés au numérique. « Le monde du numérique me fascine, car il a un impact majeur sur nos comportements. Quand on l’étudie, on entre directement en lien avec ce qu’est l’être humain. Dans ce qu’il a de meilleur comme ce qu’il a de pire », dit-elle.

Debbie Rouleau

Développeuse à l’agence Plank et cofondatrice du Geek Fest de Montréal

Photographie de Debbie Rouleau.

La culture geek, Debbie est tombée dedans à l’adolescence. « J’ai toujours été une geek, explique la jeune femme de 35 ans. En 3e secondaire, j’ai créé un jeu sur Macintosh, ça m’a donné la piqûre. » Depuis, elle a acquis des compétences en programmation et en intégration multimédia, et est aujourd’hui programmeuse « front end » (« interface client ») à l’agence Web Plank, où elle programme des sites Web comme celui du Festival Fantasia. Elle a aussi cofondé le Geek Fest, un festival qui propose des activités pour et par les passionnés de jeux vidéo, de bandes dessinées, de superhéros, etc. « C’est de la culture populaire, mais hors-norme », explique Debbie. Même si elle s’est taillé sa place dans cet univers, elle n’en déplore pas moins la culture « encore très masculine » qui y règne. « Les débuts du Web ont été dominés par les hommes. On a mis ça sur le dos de la conciliation travail-famille, à cause des longues heures de travail exigées. Puis, à la fin des années 2000, la mode des start-ups au Québec a fait en sorte qu’on a importé la culture de la Silicon Valley : une culture faite pour les young white males. On est encore dedans! » Debbie a bien l’intention de faire partie de celles qui vont changer tout ça.

Suzanne Guèvremont
Directrice générale du centre NAD

Photographie de Suzanne Guèvremont.

Suzanne Guèvremont ne programme pas de sites Web et ne publie pas de vidéos sur YouTube. Pourtant, elle connaît l’industrie québécoise du numérique comme le fond de sa poche. La pionnière dirige les destinées du centre NAD depuis 1999; elle y œuvrait déjà à différents titres (formation, gestion, développement, etc.) depuis plusieurs années. Cette école montréalaise réputée internationalement propose des formations universitaires en animation 3D et en design numérique. « J’ai assisté aux balbutiements de l’industrie. Quand nous étions deux femmes aux tables de travail ou de concertation, nous étions très contentes », explique cette avocate de formation. Aujourd’hui, elle constate avec bonheur que le nombre d’étudiantes augmente avec les années (33 % au centre NAD), quoique moins dans le domaine du jeu vidéo, qui reste plus masculin. « Les jeunes femmes se placent très bien sur le marché, car les entreprises les recherchent particulièrement », note-t-elle.