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Les Acadiennes font entendre leur voix

Les Acadiennes se serviront du Congrès mondial acadien, en août prochain, comme d’une tribune publique. Le temps est venu pour elles de parler plus fort.

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Les Acadiennes se serviront du Congrès mondial acadien, en août prochain, comme d’une tribune publique. Le temps est venu pour elles de parler plus fort.

On voyait arriver le Congrès mondial acadien, organisé encore une fois par des hommes qui auraient ainsi le haut du pavé. « C’est le temps de faire quelque chose, s’est-on dit ». Avec cette réflexion en tête, Gemma Caron a proposé lors de l’assemblée générale des Dames d’Acadie, la tenue d’un Sommet des femmes. C’était en 1991. L’idée a si bien fait son chemin auprès des groupes de femmes des Maritimes que le grand rassemblement deviendra réalité le 13 août prochain.

Le Congrès mondial acadien, c’est en fait onze jours de festivités, de rassemblements de familles et de grandes conférences, dont le Sommet des femmes, qui sera axé principalement sur la quête d’égalité.

Pour la présidente du Sommet, Délie Gallien Chiasson, lauréate du prix 1993 de l’Ordre des francophones d’Amérique, cet événement permettra aux 500 participantes attendues « de se serrer les coudes et de faire ensemble une évaluation de leur cheminement comme Acadiennes. Il y a des choses, dit-elle, qui concernent uniquement les femmes, qu’on le veuille ou non. Lors des autres grandes conférences, je me demande si la présence des femmes, dispersées, çà et là, aurait eu un impact suffisant. Nous croyions que c’était mieux d’avoir notre journée à nous, ce qui n’exclut pas la participation masculine ».

L’écrivaine Antonine Maillet est co-présidente des conférences du Congrès mondial acadien et conférencière invitée au Sommet des femmes. Il ne fait aucun doute dans son esprit que ce sont les femmes qui ont fait l’Acadie. Elles l’ont d’abord sauvée en la recolonisant. « Pélagie avec sa charrette, précise-t-elle, a ramené le peuple acadien. Ce personnage fictif représente toutes les femmes acadiennes qui sont rentrées au pays de peine et de misère. Tout au long de l’histoire acadienne, elles ont sauvé le moral, gardé l’espoir, le feu dans la cheminée c’est le cas de le dire. Elles se sont occupées de la famille, de l’avenir par conséquent. Les femmes transmettaient la culture, la pensée, la langue, la tradition. Leur apport tout au long du 18e, du l9e et du début du 20e siècles a été absolument incommensurable. L’Acadie d’aujourd’hui doit également beaucoup aux femmes. Elles ont été très actives, par exemple, dans le domaine de l’instruction ». Ainsi, c’est grâce aux religieuses, en particulier à sœur Jeanne de Valois de la Congrégation Notre-Dame, (dont Antonine Maillet a tiré le personnage de son dernier roman), que les jeunes filles, en 1946, ont eu accès pour la première fois à des études post-secondaires en français au Nouveau-Brunswick. « Et l’Acadie ajoute la romancière, doit aux femmes d’être reconnues culturellement tant sur le plan national qu’international ». Elles en sont les principales porte-parole. Qu’on pense à Édith Butler à Angèle Arsenault et à l’écrivaine elle-même, lauréate du prix Goncourt.

L’Acadie est-elle consciente de cet apport? « Elle l’est de plus en plus, croit Antonine Maillet, et voit la nécessité d’inclure les femmes dans son processus de développement ». Reconnaissant du même souffle que les femmes ont du rattrapage à faire, l’écrivaine considère normal qu’elles aient une activité bien à elles à l’occasion de ce congrès.

Des précurseures

Ce Sommet vient à point pour la visibilité des Acadiennes. L’histoire de l’Acadie est riche en faits et gestes de femmes qui, le plus souvent, ont travaillé dans l’ombre et que révèle en partie l’ouvrage Silhouettes acadiennes. Ce recueil de témoignages vient combler un vide. « Le plus urgent, écrivait en 1989 la sociologue Isabelle McKee-Allain, consiste à rendre aux Acadiennes la place qui leur revient afin qu’elles soient reconnues en tant que véritables sujets de l’histoire ».

En ce sens, les études sociologiques et féministes (malgré l’absence d’une chaire d’étude féministe) en Acadie ont permis, au cours des dernières années, d’aller au-delà du concept général de gardiennes du foyer, de la langue et de la foi, pour rendre compte de la diversité et de la portée de l’engagement

des femmes. Bien qu’officiellement confinées à quelques vocations (religieuses, infirmières, enseignantes et mères de famille), plusieurs ont osé occuper des fonctions jusque-là réservées aux hommes. L’une des premières à s’exprimer publiquement fut Emilie LeBlanc Carrier. Connue sous le nom de La Marichette, elle dénonçait dans le quotidien L’Évangéline, à la fin du siècle dernier, des situations discriminatoires, telle l’absence du droit de vote pour les femmes. D’autres ont été architecte (sœur La Dauversière), administratrice en éducation (Marguerite Michaud), fondatrice et directrice de caisse (Anna Lavoie Perron) fondatrice d’un hebdomadaire (Rachel Vandardaigue Guérette), syndicaliste (Mathilda Blanchard), présidente d’organismes nationaux (Blanche Schofield Bourgeois) pour n’en nommer que quelques-unes.

Ces précurseures ont évolué au sein d’une société traditionaliste, politiquement et économiquement dépendante, où l’on voyait d’un mauvais œil l’émancipation des femmes. L’ouverture du premier collège pour filles illustre cette résistance au changement. « Il y avait la peur de la nouveauté et l’appréhension de voir des jeunes filles s’émanciper trop vite et devenir un mauvais exemple pour les autres élèves » raconte sœur Dorothée, une compagne de la fondatrice, Jeanne Valois, qui elle, rêvait de ce collège classique depuis les années 30.

Le premier groupe féministe

C’est vers la fin des années 60 que naissent dans l’Acadie du Nouveau-Brunswick les premiers regroupements revendiquant plus spécifiquement les droits des femmes. La Commission royale d’enquête sur la situation de la femme (Commission Bird), qui siégeait à cette époque, incite quelques Acadiennes de Moncton à préparer un mémoire, le seul d’ailleurs présenté par les francophones des Maritimes. On y dénonce la discrimination dans l’emploi dans le secteur public. Celle faite aux femmes chefs de famille, l’absence de congés de maternité et de services telles les garderies et les maternelles.

Ces quelques femmes mettront ensuite sur pied le premier groupe à se déclarer féministe, donc marginal, au Nouveau-Brunswick. LES FAM (Liberté, Égalité, Sororité, les Femmes acadiennes de Moncton) est formé de professeures, d’étudiantes et de femmes engagées. Le groupe recommande la création d’un conseil consultatif sur la situation de la femme. Le gouvernement néo-brunswickois le créera en 1977.

« On redoutait, de dire la première présidente du Conseil, Madeleine Delaney Leblanc, ce que cela allait être. On parlerait publiquement des préoccupations des femmes… Tout était à bâtir. Nous avons saisi le gouvernement de dossiers brûlants : les droits matrimoniaux, la loi sur les normes du travail, la loi sur la famille ». Sous sa présidence, le Conseil s’est penché sur presque tous les dossiers encore à l’étude aujourd’hui. La plupart ont été repris par les groupes de femmes. « Nous avons publié, se rappelle Madeleine Delaney Leblanc, le premier fascicule au Canada sur la violence conjugale en 1979 ». Le Conseil avait également opté pour le libre choix en matière d’avortement en mettant l’accent sur la prévention. Ce dossier est toujours aussi délicat en 1994, et le gouvernement du Nouveau-Brunswick préfère laisser les tribunaux légiférer sur la présence possible d’une clinique privée.

Au cours des dernières années, le Conseil consultatif présidé jusqu’en mars 1994 par l’Acadienne Jeanne d’Arc Gaudet, a levé le voile sur une autre problématique, celle de l’inceste. Le Conseil en a fait, en 1992, son dossier prioritaire et une série de rencontres publiques sous le thème « Se guérir soi-même et guérir nos communautés » a permis une première sensibilisation auprès de la population.

Féminisme et nationalisme

Les Acadiennes du Nouveau-Brunswick ont toujours été des féministes plus engagées que leurs consœurs anglophones. L’engagement nationaliste de Madeleine Delaney Leblanc n’est pas étranger à celui qu’elle démontre pour la cause des femmes et les droits de la personne. Elle fut l’une des deux premières femmes (en compagnie de la féministe Blanche Schœfield Bourgeois) à siéger au conseil d’administration de la Société nationale des Acadiens. « On se rend compte plus facilement de notre réalité de femme quand on a pris conscience de notre réalité comme minoritaire », dit Mme Leblanc, actuellement présidente de la Commission de la santé et de la sécurité au travail. Ce lien entre l’oppression causée par la langue et la culture en milieu minoritaire et le statut des femmes dans la société est au cœur des préoccupations du mouvement féministe au Canada français. Lors de récentes tentatives de coalition des groupes francophones et anglophones, la question du respect de la dualité linguistique s’est élevée comme un mur que l’on préfère maintenir de part et d’autre.

Les groupes actuels

Toujours sous l’influence de la Commission Bird, on assiste en Acadie à la naissance de nouveaux regroupements, dont les Dames d’Acadie. Cet organisme provincial, l’un des plus importants en nombre, comprend 27 cercles répartis dans les différentes régions francophones.

Son instigatrice, Gemma Caron, Acadienne d’adoption « suivait Florence Bird » (présidente de la Commission d’enquête), et se rendait compte du fait que les femmes n’étaient pas « traitées également ». En 1968, elle jette les bases d’un premier regroupement voué à la défense des droits des femmes et à la promotion du fait français. « On s’est beaucoup servi des Dames d’Acadie pour défendre les droits des francophones », souligne Gemma Caron. Il est vrai que la grande majorité des luttes en milieu minoritaire ont été dominées chez les femmes par la question des services en français et la gestion scolaire. Mais, pour Gemma Caron, première femme francophone au Nouveau-Brunswick à recevoir, en 1985, le prix de l’Affaire Personne, les Dames d’Acadie représentent aussi une école. « Combien de femmes, dit-elle, n’osaient pas prendre la parole? Au sein du regroupement, elles devaient, par exemple, s’exprimer publiquement lors des causeries-surprises. Plusieurs de nos membres sont aujourd’hui conseillères municipales et évoluent en politique ». Claire Lanteigne, l’actuelle présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada est aussi une ancienne des Dames d’Acadie.

Sous la houlette de Jeannette Marcoux, l’actuelle présidente, les Dames d’Acadie appuient des dossiers tels que la reconnaissance du travail au foyer (salaire de base et contribution au régime de pension), la lutte contre la violence conjugale (un problème difficile à reconnaître au Nouveau-Brunswick), la rareté des maisons de transition et l’équité salariale. Le deuxième tome de Silhouettes Acadiennes, une publication de l’organisme dédiée à « celles qui font avancer les choses dans notre province », est en préparation et sera lancée lors du Sommet des femmes.

Si les Dames d’Acadie rejoignent surtout des femmes de milieu urbain et dont la moyenne d’âge est aujourd’hui assez élevée, l’Institut féminin francophone du Nouveau-Brunswick dessert d’abord une clientèle rurale. « La moyenne d’âge est de 50 ans, souligne sa présidente Odette Babineau, mais dans les nouveaux cercles, les membres sont plus jeunes ». Le groupe s’intéresse à la reconnaissance des acquis et à l’alphabétisation avec l’aide du groupe Action Éducation Femmes du Nouveau-Brunswick. Afin de sensibiliser les communautés à la violence envers les femmes et de recueillir des fonds, le regroupement organise chaque année un marchethon provincial. L’an dernier, les 6000 $ recueillis ont été versés aux trois maisons de transition (desservant une clientèle francophone) situées à Tracadie, Edmunston et Moncton. « Il y a un besoin énorme de maisons de transition, affirme Odette Babineau. La situation de la violence conjugale est plus difficile en milieu rural (où vit 65% de la population francophone) ». Odette Babineau est aussi coprésidente d’un comité interministériel contre la violence, qui se propose de lancer au cours de l’année une campagne de sensibilisation et d’information.

Conscient de la précarité du financement des groupes de femmes (un centre pour mères célibataires a dû fermer ses portes), l’Institut féminin a lancé le projet « Unies pour la survie » en vue de l’instauration d’une loto-femme. « Tous les groupes de la province, précise-t-elle, font un travail énorme dans leur communauté. On fait de la sensibilisation, on apporte du soutien, on sauve de l’argent au gouvernement. Il devrait y avoir un fonds réservé aux organismes de femmes. On serait parfaitement heureuses si le gouvernement du Nouveau-Brunswick nous accordait une partie des revenus de loteries comme il en accorde aux sports, à l’environnement et aux arts ».

La dernière décennie a vu le mouvement des femmes en Acadie se diversifier : Femmes entrepreneures de Restigouche, Support aux mères célibataires, Caucus politique des femmes, Pro-Choix (actif jusqu’en 1991), Regroupement provincial des femmes collaboratrices. Ce dernier groupe est issu de l’une des multiples actions en développement de la Fédération nationale des femmes canadiennes-françaises (FNFCF). Alors qu’en 1983 le mot collaboratrice était à peine connu, celles qui sont dans cette situation ont obtenu, quelques années plus tard, une reconnaissance de leur travail au sein de l’entreprise familiale. La fondatrice du regroupement, Ghislaine Foulem, est aujourd’hui présidente de la FNFCF.

Ailleurs dans les Maritimes, malgré l’isolement, le faible poids démographique des francophones (moins de 5% de la population totale) et la rareté des services en français, les femmes ont réussi à se regrouper. A l’Ile-du-Prince-Édouard, le Regroupement des Acadiennes de la région Évangéline a mis sur pied des programmes Nouveau Départ, organisé des sessions d’information sur la santé mentale et les ressources disponibles dans les domaines de l’éducation et de l’emploi. En Nouvelle-Écosse, l’Association des Acadiennes de la Nouvelle-Écosse a revendiqué des services en français pour la communauté. Son plus récent mémoire, présenté au Comité national sur la violence faite aux femmes, a donné lieu à une série d’actions pour sensibiliser la population (conférences, publications, vidéos, ateliers) et déterminer les besoins. A l’instar du Nouveau-Brunswick, la question de la violence y est un problème épineux, se butant à la loi du silence et au manque de ressources.

Et pour la prochaine décennie?

Tout comme la Sagouine d’Antonine Maillet qui monta sur les planches au début des années 70 pour prendre la parole « à genoux pour laver les planchers mais la tête dans les étoiles », les Acadiennes ont, depuis vingt-cinq ans, fait entendre davantage leur voix. La Sagouine était-elle une incarnation du mouvement féministe acadien? « Ni moi ni la Sagouine n’avons voulu être les porte-parole des femmes. C’est malgré elle que la Sagouine, ce personnage (à l’opposé de la résignation), l’est devenue. Elle était beaucoup plus celle des pauvres, des démunis… Or il est vrai que les femmes sont plus pauvres et démunies », répond l’écrivaine.

Concentrées dans les secteurs de la santé, de l’enseignement et des services, les femmes forment au Nouveau-Brunswick plus de la moitié de la main-d’œuvre, mais là comme ailleurs, leur revenu est inférieur à celui des hommes. Avec la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick est l’une des provinces où l’écart salarial entre les hommes et les femmes travaillant à temps plein se situe sous la moyenne nationale qui est de 71, 8% . « Il n’y a pas une seule autre province au pays où les mères seules bénéficiaires de l’aide sociale sont plus démunies : c’est chez nous que les prestations d’aide sociale sont les plus basses », souligne Bernadette Landry, auteure d’une recherche sur les pensions alimentaires publiée en 1990 par le Conseil consultatif sur la condition de la femme du Nouveau-Brunswick (CCCFNB). Ce rapport réclamait le versement automatique des ordonnances de soutien. Deux ans plus tard, le ministère de la Justice modifiait la loi en ce sens pour « alléger la détresse matérielle de femmes et d’enfants bénéficiaires de la plupart des ordonnances de soutien au Nouveau-Brunswick ». « Ce fut un des dossiers les plus faciles à mener, avec des résultats concrets, commente la chercheuse. Il y avait une volonté politique car c’était rentable pour le gouvernement ». Cette décision a depuis, amélioré la situation de certaines femmes. « La nouvelle loi, précise Bernadette Landry, avantage plutôt les femmes de classe moyenne; celles-ci peuvent maintenir un niveau de vie plus décent. Les couples moins favorisés ont tendance à faire des ententes à l’amiable hors cour. De leur côté, ajoute-t-elle, les femmes prestataires d’aide sociale ne bénéficient aucunement de la nouvelle loi. Le gouvernement perçoit directement le montant de la pension alimentaire, lequel est versé dans ses coffres. Tout supplément à la prestation d’aide sociale pourrait être vu, selon le ministère de la Justice, comme une injustice… »

Le contexte économique rend plus difficile encore la lutte des Acadiennes pour l’égalité. Les programmes de formation propres aux femmes ont même été coupés. « On fait comme si l’égalité était acquise », déplore Thérèse Martin, représentante des femmes à la Commission provinciale de mise en valeur de la main-d’œuvre. Pour poursuivre leur travail de sensibilisation et d’action politique et rejoindre davantage la population, le mouvement des femmes en Acadie doit, tout en veillant à assurer sa propre autonomie financière, établir plus de liens avec la relève, les femmes non regroupées et les leaders.

Pour Michèle Caron, professeure de droit à l’Université de Moncton et féministe radicale-une de ces féministes qui dérangent-l’autonomie des groupes de femmes est primordiale pour une véritable action féministe. Elle suggère même, comme moyen, que la taxe provinciale sur les tampons hygiéniques soit remise aux groupes de femmes. Il faut également, selon elle, que ces regroupements réfléchissent davantage aux questions de pouvoir, de domination et de soumission. « Sans cette remise en question, dit-elle, les groupes de femmes sont à la remorque des autres… du mouvement nationaliste, entre autres. Comme la notion du partage du pouvoir n’est pas exprimée avec assez de force, à son avis, le mouvement nationaliste acadien exclut de ses réflexions cet aspect de la composante sexuelle et de sa signification. Lors des négociations de l’Accord du lac Meech, Michèle Caron a fait partie de la Convention des Acadiennes, un groupe féministe « qui voulait repenser les droits nationalistes de manière plus large pour inclure les droits à l’égalité des femmes ». Pour les féministes non regroupées, comme Michèle Caron, la route est longue. Et pour la prochaine décennie? « Je vois tout de même dans le mouvement des femmes plus d’espoir de démocratisation et d’élaboration de nouveaux modèles alors que dans le mouvement nationaliste, il n’en est même pas question. Nombre de sujets comme le racisme y sont même tabous ». Michèle Caron remet quotidiennement en cause les structures existantes. « C’est ma contestataire », lance sa mère Gemma Caron. Et, si un jour, sa fille recevait elle aussi le prix de l’Affaire Personne? D’ici là, vous les verrez peut-être célébrer ensemble le Sommet des femmes en Acadie.

« Quanc qu’il a fait la femme il a trouvé Adam, le boss de tous les hommes, endormi on beau jour, le ventre au soleil, trop paresseux pour travailler dans son jardin, on y a arraché la cervelle et pris le meilleur stuff de dedans et on a fait la femme qui a sauvé les hoummes du naufrage ».