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C’est le début d’un temps nouveau

« Qui dit Web dit aussi frontières aplanies et émergence d’un espace où jeunes et vieux s’informent, réfléchissent et s’enrichissent! »

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Au moment d’écrire ces lignes, j’ai en tête cet air qui a bercé les mots de Stéphane Venne, popularisé au Québec par Renée Claude en 1970. Oh, je sais bien : le saut que la Gazette des femmes s’apprête à faire est peu comparable avec cette insatiable envie de liberté et de changements qu’évoquait alors ce succès au sortir de la Révolution tranquille. Mais passer du papier au Web marque le début d’un temps nouveau pour la Gazette des femmes. La terre n’est peut-être pas à l’année zéro, comme l’écrivait à l’époque le parolier, mais l’infini ne nous effraie pas, nous non plus! Car qui dit Web dit aussi frontières aplanies et émergence d’un espace où jeunes et vieux s’informent, réfléchissent et s’enrichissent!

N’empêche! Signer l’éditorial du dernier numéro papier de la Gazette des femmes n’est pas banal. Sans me faire la porte-parole de mes prédécesseures, j’ai le sentiment – leur travail ayant inspiré le mien régulièrement – que chacune d’elles a pris le soin d’orienter le contenu de cette publication avec cœur et vérité. Et qu’au-delà des époques, des enjeux, des orientations et des priorités de son éditeur officiel (le Conseil du statut de la femme), le souhait que nous avons sans doute embrassé toutes est une pleine participation des Québécoises à la société, et ce, à la mesure de leurs ambitions, de leurs capacités, sans égard à leur sexe. Le droit de chacune à son plein épanouissement, en tant qu’individu, et que ce droit soit collectivement reconnu. Signer la dernière parution papier de ce magazine, passé à toutes fins utiles au rang d’institution en matière de publications féministes au Québec, ne se fait pas, non plus, sans un pincement au cœur. Je me rappelle ces fois où j’ai remarqué un regard admiratif dans les yeux de mes interlocuteurs et de mes interlocutrices : « Ah! Vous êtes à la Gazette des femmes! » J’ai vite compris le privilège qui m’était offert.

Aussi, c’est avec fébrilité, parsemée d’un soupçon de doute, que nous effectuons ce saut dans l’univers du Web. Mais rassurez-vous! Nous ne sautons pas sans filet. Voilà déjà trois ans que nous nous préparons, un peu plus intensément au cours des derniers mois, à concevoir un webzine convivial et agréable à consulter. Ce nouveau site Internet a été conçu rigoureusement afin de répondre aux besoins et aux préoccupations de nos fidèles lectrices et lecteurs, tout en suscitant l’intérêt des femmes et des hommes de générations et de milieux différents, pas nécessairement liés de près au mouvement féministe. Car notre but est de partager avec le plus grand nombre notre volonté d’une réelle égalité entre les sexes. Les relayeurs de cette valeur sociale doivent être nombreux!

En parcourant notre dossier Le féminisme à l’assaut du Web, vous serez à même de constater le dynamisme et la créativité qui animent les jeunes organisations féministes qui ont envahi le Web récemment. Si les enjeux que ces jeunes femmes soulèvent et les droits qu’elles revendiquent sont de même nature que ceux défendus par les féministes d’hier (le droit à leur corps, l’émancipation économique, la persistance des stéréotypes dans les médias, le machisme des institutions), leurs modes d’action diffèrent. Certaines usent d’ironie et d’humour; d’autres se mobilisent autour d’un féminisme dit solidaire; certaines élaborent des pro grammes pour soutenir l’action et les projets de jeunes femmes… Mais toutes, sans exception, envahissent massivement les réseaux sociaux. Comme quoi tous les espoirs sont permis.

C’est un nouveau chapitre qui s’écrit à la Gazette des femmes. Créée en 1979 alors que Lise Payette était la première ministre à qui l’on attribuait la responsabilité de la Condition féminine, elle est demeurée toutes ces années un témoin privilégié de l’évolution du féminisme au Québec. Et elle entend le rester.

Longue vie au webzine Gazette des femmes!