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S.O.S. conciliation

Les entreprises commencent enfin à voir des retombées positives aux mesures qu’elles prennent en faveur des familles.

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Les entreprises commencent enfin à voir des retombées positives aux mesures qu’elles prennent en faveur des familles. C’est un des constats de Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à la Télé-Université de l’Université du Québec, dans son dernier livre Conciliation emploi-famille et temps sociaux. La chercheuse, qui s’intéresse à la question depuis 10 ans, analyse une multitude d’enquêtes menées au Québec et ailleurs dans le monde, et présente les résultats de ses propres recherches. « Les progrès viennent surtout des secteurs professionnels mixtes ou de haute technologie, dit-elle, comme les banques, les services policiers, les bureaux d’ingénieurs ou la recherche pharmaceutique. Dans les secteurs de pointe, la conciliation devient même un moyen d’attirer et de retenir la main-d’œuvre. Les gestionnaires « constatent que les mesures de conciliation ne sont pas coûteuses et qu’elles peuvent même leur rapporter gros en améliorant la productivité et la motivation du personnel ». La preuve : selon une récente enquête de la firme Catalyst Canada menée auprès de 1 400 avocats et avocates au pays, les mesures de conciliation et la possibilité d’aménager ses horaires constituent désormais l’un des premiers critères de choix d’un cabinet où exercer; 84 % des avocates et 66 % des avocats seraient prêts à en changer pour améliorer leur situation ! Or, le départ et le remplacement d’un avocat coûte en moyenne 315 000 $, comme l’ont calculé les analystes de Catalyst. De quoi faire réfléchir… Mais les PME, le commerce de détail, l’industrie du vêtement et de l’alimentation sont encore loin d’avoir compris l’intérêt de ces mesures, regrette Diane- Gabrielle Tremblay. Et ce ne sont pas les politiques publiques qui vont les motiver ! Le gouvernement du Québec, après avoir joué un rôle de précurseur avec son programme de garderies, traîne aujourd’hui la patte et se montre très timide. Les mesures concrètes sont plutôt rares. « L’État lui-même ne montre pas l’exemple avec ses employés, qui n’ont souvent pas la possibilité de bénéficier des mesures pour lesquelles ils payent, dénonce la chercheuse. Entre le non-interventionnisme total de l’État américain et les politiques publiques très développées de la Scandinavie, le Québec a encore du chemin à parcourir. Après avoir rencontré plus de 2 000 travailleurs, l’auteure est catégorique : « Le défi de la conciliation est urgent et majeur… Je vous laisse. »