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Un fonds qui porte ses fruits

Depuis 13 ans, le Fonds d’investissement pour l’entrepreneurship au féminin donne un solide coup de pouce aux fonceuses de la Côte-Nord qui souhaitent devenir leur propre patron.

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Depuis 13 ans, le Fonds d’investissement pour l’entrepreneurship au féminin donne un solide coup de pouce aux fonceuses de la Côte-Nord qui souhaitent devenir leur propre patron. Une belle idée qui a bien vieilli, en plus de faire des petits. En , la table sectorielle Femmes du Conseil régional de développement (CRD) de la Côte-Nord se questionne : comment diversifier les emplois dans la région, majoritairement masculins et liés au domaine industriel ? Au fil des discussions, l’idée de développer la culture entrepreneuriale chez les femmes émerge… et le projet un peu fou de créer un fonds qui y serait dédié fait son chemin. Présent dès les premières années, le Conseil du statut de la femme (CSF) joue un rôle important : rassembler des femmes pour former un conseil d’administration provisoire. Le CSF outille par la suite les membres du C.A. afin de mettre sur pied le Fonds d’investissement pour l’entrepreneurship au féminin (FIEF). En , la représentante régionale du CSF siège toujours au conseil d’administration. Le FIEF est davantage un organisme qu’un fonds. Ne se contentant pas de prêter de l’argent à des femmes pour leur entreprise, le FIEF leur offre une panoplie d’autres services : accompagnement dans le développement de leur plan d’affaires ou leur montage financier, conseils et suivi en marketing et en gestion, formation continue. Et si un projet est rejeté par le FIEF, l’organisme peut aider son instigatrice à l’étoffer et à l’améliorer, pour finalement mener à sa réalisation. En , les fondatrices et quelques alliées ont prêté chacune 1 000 $ sans intérêt pour constituer le fonds de départ, totalisant la somme de 12 000 $. Par la suite, le Regroupement des groupes de femmes de la Côte- Nord a été le premier à investir dans le FIEF, en hypothéquant sa maison à hauteur de 25 000 $. Le Centre Émersion, dont la mission est de favoriser l’intégration ou la réintégration d’hommes et de femmes sur le marché du travail, a suivi de la même façon et avec le même montant. Le Secrétariat aux affaires régionales a quant à lui octroyé une subvention de 50 000 $ pour le démarrage. Des collectes de fonds ont aussi été organisées durant ces deux années : à chaque événement ou réunion de femmes, on passait le chapeau. « C’est de cette façon que le FIEF a pris sa force : à partir d’une volonté des femmes du milieu de se doter d’un organisme voué à l’entrepreneuriat féminin », explique Françoise Richard, responsable régionale du CSF. Claudie Canuel est l’une des entrepreneures qui ont bénéficié de l’aide du FIEF. Il y a quelques années, elle a eu l’idée de mettre sur pied une culture de canneberges biologique. Elle a eu beau frapper à plusieurs portes, celles-ci restaient closes. Le FIEF a cru en son projet, l’a aidée à le structurer et lui a octroyé un prêt. Aujourd’hui, elle a une entreprise florissante, de beaux champs de canneberges, une bonne production annuelle et… du personnel ! Quant au FIEF, il compte aujourd’hui plus de 600 000 $ disponibles pour des prêts. Les intérêts engrangés retournent en partie au Fonds pour le faire prospérer. En , six prêts ont été accordés à des femmes voulant démarrer, consolider ou donner de l’expansion à leur entreprise, pour un montant total de près de 140 000 $. Ces prêts ont permis de créer 5 emplois et d’en maintenir 15 autres. Et le FIEF a fait des petits. Il existe 11 fonds semblables au Québec, connus sous le nom d’organismes régionaux de soutien à l’entrepreneuriat féminin (ORSEF). Le FIEF se distingue toutefois en ce qu’il appartient entièrement aux Nord-Côtières et qu’il est autonome. Il a été démarré par la base, avec l’appui des femmes du milieu. « Le FIEF, c’est une belle victoire des femmes de la Côte-Nord. Elles sont fi ères d’elles, elles ont moins peur d’investir, conclut Françoise Richard. C’est un bel exemple de solidarité : quand tout le monde pousse dans le même sens, on peut faire de grandes choses. »