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Prix Agir pour l’égalité : des politiques… pour changer de cap! – Partie 2

Coup d’œil à une entreprise et une institution aux valeurs organisationnelles modèles!

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Alors que les Québécoises font encore face à des embûches dans leur milieu de travail, des entreprises et institutions conçoivent des directives novatrices, travaillent à mettre en place des environnements positifs et sécuritaires, bref, osent bouleverser les paradigmes en faveur des femmes! Quatre d’entre elles ont remporté le prix Agir pour l’égalité le 5 juin dernier. Poursuite de notre tour d’horizon de leurs valeurs et pratiques organisationnelles exemplaires.

Pour lire la partie 1.

Pôle des entreprises d’économie sociale de la région de la Capitale-Nationale (PôleCN) – Le choix d’une stratégie

[Entreprise lauréate – Catégorie Entreprise collective]

Dédié au développement de l’économie sociale sur le territoire de Québec, le PôleCN a mis en place il y a un an sa Politique en matière de parité et de diversité. La politique prévoit notamment des objectifs précis à atteindre au sein des instances de l’organisme, soit une représentation paritaire des deux genres se situant entre 45 % et 55 %.

« Au PôleCN, nous avons atteint la parité pour une première fois au conseil d’administration en », soulève d’emblée le directeur général Félix Bussières, en référence aux 6 femmes sur les 13 membres siégeant présentement au CA. « Pour pourvoir certains postes, nous procédons par affichage en insistant sur des critères qui cadrent avec notre politique. Nous pouvons ainsi spécifier que nous cherchons une femme dans un certain groupe d’âge et avec des compétences dans un domaine donné », poursuit-il.

« Il est naturel aujourd’hui de penser en fonction de la parité lorsque nous composons des panels, invitons des gens à prendre la parole ou prenons des photos protocolaires. C’est par nos gestes quotidiens que nous sensibilisons notre réseau à l’égalité et que nos membres et partenaires emboîtent également le pas. »

– Félix Bussières, directeur général du PôleCN

Comme regroupement composé de deux grandes familles d’entreprises – les coopératives et les OBNL -, le PôleCN a également ressenti le besoin d’instaurer une coprésidence paritaire. L’objectif est de mieux représenter les deux groupes, mais aussi de s’assurer d’une divergence de points de vue.

« Ça permet de se sentir plus à l’aise pour prendre parole, partager des idées. Pour nous, c’est enrichissant de travailler ainsi avec une intelligence collective, d’être innovants et de répondre à nos différentes clientèles », explique Félix Bussières.

Selon le directeur général, il était essentiel de mettre en place ces outils. « En exerçant dans le domaine de l’économie sociale, les valeurs d’égalité vont de soi avec celles de collectivité, d’ouverture, de justice sociale et de démocratie. »

De plus, cette politique aurait déclenché de nouveaux réflexes. « Il est naturel aujourd’hui de penser en fonction de la parité lorsque nous composons des panels, invitons des gens à prendre la parole ou prenons des photos protocolaires. C’est par nos gestes quotidiens que nous sensibilisons notre réseau à l’égalité et que nos membres et partenaires emboîtent également le pas. »

En plus de la parité entre les femmes et les hommes, le PôleCN travaille à diversifier ses membres et souhaite respecter certains quotas pour les Premières Nations (objectif de 7 %) et la tranche d’âge des 18-35 ans (objectif de 20 %). Ces deux objectifs ont aussi été atteints en , affirme Félix Bussières.

Université Laval – Favoriser l’égalité en luttant contre les violences sexuelles

[Mention spéciale]

La vague de dénonciations portée par le mouvement #MoiAussi a mis en lumière le nombre effarant d’agressions sexuelles subies majoritairement par les femmes. Ces violences font entrave à l’égalité dans toutes les sphères de la société et se produisent aussi sur les lieux d’enseignement et de formation. Afin de bâtir des espaces d’apprentissage sécuritaires et égalitaires, l’Université Laval a promulgué, le , la Politique pour prévenir et combattre les violences à caractère sexuel à l’Université Laval.

Au-delà de la législation, cette politique soutient l’équité, la diversité et l’inclusion. L’approche et l’application de la Politique sortent des sentiers battus et se distinguent par le respect, la souplesse et le côté humain.

La création de cette politique a nécessité la collaboration d’une trentaine de membres de la communauté universitaire (personnel de recherche, associations étudiantes, juristes, étudiant·e·s, etc.). Elle a été coordonnée par Dominic Rioux, alors vice-recteur adjoint aux ressources humaines, et Nancy Chamberland, notaire, directrice par intérim du Centre de prévention et d’intervention en matière de harcèlement et responsable du Centre d’intervention et de prévention des violences à caractère sexuel.

« On constate un grand intérêt à s’informer, à bien comprendre comment les témoins doivent interagir avec une présumée victime lors de confidences. »

– Nancy Chamberland, notaire, directrice par intérim du Centre de prévention et d’intervention en matière de harcèlement et responsable du Centre d’intervention et de prévention des violences à caractère sexuel

C’est la reconnaissance et la persistance de composantes sexistes et inégalitaires dans les rapports femmes-hommes, mais aussi le souhait de développer une culture du consentement, qui ont servi de base à l’élaboration de cette politique. « La Politique définit les responsabilités et devoirs individuels, comme par exemple les porte-parole d’associations étudiantes et les personnes exerçant une fonction pédagogique ou d’autorité », précise Nancy Chamberland.

La Politique est déjà efficace moins de deux ans après sa mise en œuvre. Cela constitue un signal très fort et inspirant. Il est rassurant de constater que les influenceuses et influenceurs de demain évoluent dans un milieu égalitaire et exempt de violence. »

La Politique prévoit, entre autres, des mesures de signalement et une gestion des plaintes facilitées, un code de conduite encadrant les relations intimes entre le personnel et les étudiant·e·s, une formation annuelle obligatoire dès cet automne pour toute la communauté à propos des violences sexuelles, ainsi que des sanctions.

Les impacts de la Politique se font déjà sentir depuis son application. « On constate un grand intérêt à s’informer, à bien comprendre comment les témoins doivent interagir avec une présumée victime lors de confidences », illustre Nancy Chamberland. L’Université Laval a également été approchée par différents cégeps et établissements de la région qui souhaitent s’inspirer de cette nouvelle politique.

C’est sa portée immédiate qui a notamment suscité l’attention du jury du prix Agir pour l’égalité. La Politique est déjà efficace moins de deux ans après sa mise en œuvre. Cela constitue un signal très fort et inspirant. Il est rassurant de constater que les influenceuses et influenceurs de demain évoluent dans un milieu égalitaire et exempt de violence.

L’Université Laval poursuit ses réflexions et travaux et prévoit, dans son Plan d’action , soutenir l’équité, la diversité et l’inclusion au sens large. L’institution souhaite notamment faire avancer les droits des femmes, des minorités et de la communauté LGBTQ+ par des mesures d’égalité et de respect qui mettraient fin à la vulnérabilité et la marginalisation vécues par ces groupes.