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Saint-Valentin : petit guide sympa pour une fête de l’amour féministe et inclusive

Cinq idées pour célébrer la fête de l’amour dans la bienveillance!

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Qu’on l’aime ou la déteste, il demeure que la Saint-Valentin revient chaque année et qu’elle nous est un peu enfoncée dans la gorge. Tasses à café « Je t’aime », boîtes de chocolats en forme de cœur, dessous sexy : les étalages des magasins à grande surface débordent de produits dérivés reconduisant les clichés associés à l’amour romantique. Dès le jour de l’an et jusqu’à la mi-février, impossible de se mettre à l’abri des codes sociaux qui promeuvent les réalités hétérosexuelles, les rôles genrés et le sacro-saint couple…

Pourtant, la Saint-Valentin peut être célébrée différemment. Avec un peu de créativité, d’ouverture et d’humanisme, il est possible de sortir des sentiers battus et de souligner la fête de l’amour dans la bienveillance et l’inclusion!

Voici donc quelques trucs sympas (et sans prétention) pour une Saint-Valentin moins commerciale et plus humaine, où l’ouverture sur l’autre et l’acceptation sont au cœur (à la cannelle, poudoumtchi!) de cette journée.

L’amour, ce n’est pas juste le couple

Et si on en profitait pour célébrer l’amour en général? Entre sœurs et frères, avec nos ami·e·s, nos parents, des gens qui nous font du bien, peu importe qui — collègues, cousin·e·s, partenaires de yoga, compagnes ou compagnons de marche, name it. Dire « merci ». D’être là, d’être présent·e quand ça va mal et/ou quand ça va bien, d’offrir une oreille attentive et de ne pas juger, par exemple. Et si, pendant cette journée, on en profitait pour être plus bienveillant·e, de façon générale, avec les gens qu’on croise dans la rue, au travail, dans les transports en commun? Il me semble que ça nous ferait collectivement du bien.

Une pensée pour les personnes célibataires

On a tendance à oublier que plusieurs personnes sont célibataires. Que ce soit par choix ou non, c’est parfois lourd de se faire constamment remettre au visage les différentes facettes de ce qu’est la supposée « normalité », notamment être en couple. On s’entend : ça ne veut pas dire mépriser celles et ceux qui le sont! Mais, comme dans notre société tout est organisé (ou presque) en fonction de la vie à deux, il serait important de se rappeler que lorsqu’on est seul·e, même si on est super heureux·se d’être célibataire, ça peut être confrontant de se faire bombarder cette journée-là d’images de conjoint·e·s dégoulinant·e·s de bonheur. Ce l’est parfois pour les personnes en couple, qui y voient une pression à réussir leur relation ; c’est tout dire! Ce n’est pas une compétition, qu’on se le répète. Et arrêtons d’agir avec les célibataires comme si elles et ils étaient des petites bêtes étranges non adaptées. Le célibat, c’est vraiment chouette aussi! (En complément notre article Le célibat, ce problème qui n’en est pas un [ou vive le célibat!])

Exit la sexualité à tout prix

C’est le moment de l’année où pullulent les articles de magazine sur l’orgasme et le fameux septième ciel, sur les meilleures positions sexuelles à tester et les jouets sexuels à s’offrir. Et c’est bien : il faut parler ouvertement de sexualité. Mais que ça ne devienne pas une injonction! Ça se peut très bien que le soir où tombe la Saint-Valentin, on ait juste envie de se brancher sur Netflix en mou, en mangeant du pop-corn et en s’endormant devant la télé. Pas obligé·e d’ajouter le « chill* » après le film. Et si on a le goût, tant mieux!

Au-delà du couple cis** et hétéro

La réalité de nos jours, c’est que les identités et les genres se multiplient et que l’image (presque une icône!) du couple hétéro et cis commence doucement à s’effriter comme seule représentation possible de relation. L’hétérosexualité n’est pas l’unique option, même si c’est celle qu’on nous montre constamment dans les médias. Il existe un grand nombre d’orientations sexuelles : l’homosexualité, la bisexualité, la pansexualité, l’asexualité, la demi-sexualité en sont quelques-unes. Et il y a plusieurs variantes relationnelles, comme les couples ouverts et le polyamour, par exemple. L’humain est complexe, plusieurs voies peuvent être empruntées pour trouver son bonheur amoureux et/ou sexuel. Élargissons nos horizons en cette journée, sans jugement, avec bienveillance.

L’amour et la sexualité, loin des clichés

Une autre représentation qui revient souvent à la Saint-Valentin : celle d’un couple jeune et beau. Pourtant, l’amour et la sexualité, ça n’a pas d’âge ni de condition physique précise. On peut être âgé·e et très actif·ve sexuellement, et très amoureux·se, aussi! Le contraire est également vrai : la jeunesse n’indique pas nécessairement qu’on a un intérêt pour l’amour ou le sexe. Il est possible d’être une personne avec des limitations physiques (handicap, maladie, etc.) et d’avoir une vie amoureuse et/ou sexuelle complètement épanouie. Chacun·e fait son chemin avec son corps, ses envies et ses désirs. Il y a autant d’avenues possibles que de personnes qui existent!

L’amour sous toutes ses formes mérite d’être célébré. Accueillons la diversité. Témoignons notre affection. Mettons la bienveillance au cœur de nos actions. Embrassons notre humanité. Qui sait, on pourrait tomber amoureuse ou amoureux de cette nouvelle manière d’être et de célébrer!

Bonne Saint-Valentin!

  • * Référence à l’expression « Netflix and chill », qui est une invitation qu’on lance à un·e partenaire amoureux·se et/ou sexuel·le pour lui indiquer qu’on a envie de sexe.
  • ** Pour cisgenre, c’est-à-dire une personne dont l’identité de genre correspond au sexe biologique. Par exemple, j’ai un sexe féminin et je me considère femme, donc je suis une femme cisgenre.

Myriam Daguzan Bernier est autrice de Tout nu! Le dictionnaire bienveillant de la sexualité (Éditions Cardinal, ), créatrice du blogue La tête dans le cul, collaboratrice à Moteur de recherche sur ICI Radio-Canada Première et journaliste indépendante. Elle est également formatrice et spécialiste Web et médias sociaux à l’INIS (Institut national de l’image et du son). Actuellement aux études à temps plein en sexologie à l’Université du Québec à Montréal, elle prévoit devenir, dans un avenir rapproché, une sexologue misant sur une approche humaine, féministe et inclusive.