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Pas de retraite pour le sexe

Les femmes aînées empruntent d’autres chemins sexuels que la sacro-sainte génitalité.

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Le sexe chez les personnes aînées est l’un des derniers grands tabous, affirme l’infirmière sexagénaire Claire Dubé, qui donne des conférences sur ce sujet (entre autres). Les gens ont l’air de croire que, passé la ménopause, les femmes n’ont plus de désir sexuel et cessent toute activité de cette nature.

Photographie de Claire Dubé.
« Les gens ont l’air de croire que, passé la ménopause, les femmes n’ont plus de désir sexuel »
 — Claire Dubé, conférencière et infirmière sexagénaire

Faux! Depuis les années 1980, diverses études ont démontré que la majorité des aînés, hommes comme femmes, sont actifs sexuellement. « Une récente étude a dévoilé que les couples québécois de 70 ans ont en moyenne une relation sexuelle par semaine », relate celle qui est aussi présidente du Réseau québécois d’action pour la santé des femmes. C’est moins qu’à 40 ans, mais la sexualité pose, à cet âge, certains défis : lubrification plus difficile, limitations ou douleurs physiques, etc. Il faut également un peu plus de souffle — et de temps — pour attiser les braises du désir, en raison des bouleversements hormonaux apportés par la ménopause.

Preuve que la sagesse vient avec l’âge : les femmes aînées savent tirer profit des diverses dimensions de la sexualité, retirant ainsi de son piédestal la sacro-sainte génitalité. « La sexualité, c’est une force qui nous habite et qui se manifeste de différentes façons : par la tendresse, les caresses affectueuses, la sensualité. Nos cinq sens peuvent nous apporter tellement de satisfaction : prendre la main de son partenaire, sentir son odeur… rapporte Mme Dubé. On vit notre sexualité autrement. Comme l’a si bien dit la sexologue Denise Badeau, la sexualité chez les aînés, ce n’est pas un interrupteur, c’est un gradateur. »