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Le Plan Nord en bref

Le Plan Nord est un projet de développement économique qui vise à accroître le potentiel minier, énergétique, forestier et touristique du Nord-du-Québec.

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Le Plan Nord (PN) est un projet de développement économique lancé par le gouvernement Charest en 2011. Il vise à accroître le potentiel minier, énergétique (hydroélectrique, éolien, gazier et pétrolier), forestier et touristique du Nord-du-Québec. Le document Faire le Nord ensemble. Le chantier d’une génération le décrit comme « un projet exemplaire de développement durable qui intègre le développement énergétique minier, forestier, bioalimentaire, touristique et du transport, la mise en valeur de la faune ainsi que la protection de l’environnement et la conservation de la biodiversité. Il favorisera le développement au bénéfice des communautés concernées et du Québec tout entier, et ce, dans le respect des cultures et des identités ».

Son territoire d’application

La portion du Québec située au nord du 49e parallèle et du fleuve Saint-Laurent. Sa superficie (1,2 million de km2) représente 72 % de celle de la province. Ce territoire constitue l’une des plus importantes réserves d’eau douce de la planète.

Ses habitants

Cent vingt mille personnes y habitent, soit moins de 2 % de la population du Québec. Parmi elles, 33 000 autochtones issus de la communauté inuite et des nations crie, innue et naskapie. La population vit dans 63 villes, villages et communautés appelés à se densifier avec les projets du Plan Nord.

Ses dirigeants

L’adoption du projet de loi n° 27, Loi sur la Société du Plan Nord, est attendue ce printemps. Elle permettra de créer la Société Plan Nord (SPN), un organisme public qui coordonnera les investissements publics dans les infrastructures et le domaine social, ainsi que la mise en œuvre de projets, et négociera leur montage financier pendant le premier plan quinquennal. Le gouvernement entend nommer à son conseil d’administration des représentants des régions, des nations autochtones, du secteur privé et du gouvernement du Québec.

Le territoire d’application du Plan Nord est régi en grande partie par la Convention de la Baie-James et du Nord québécois ainsi que par la Convention du Nord-Est québécois. Ces ententes ont été conclues notamment entre le Québec, le Canada et les peuples autochtones en 1975.

Son financement

Le gouvernement québécois a créé le Fonds du Plan Nord pour percevoir les recettes fiscales provenant des projets et des infrastructures. Hydro-Québec s’est engagée à contribuer à ce fonds à raison de 10 millions de dollars par année, destinés au financement de plans d’action sociaux.

Ses investissements

De 2011 à 2016, le gouvernement compte investir 1,2 milliard de dollars dans le développement des infrastructures, 382 millions dans des mesures sociales, ainsi que 52 millions pour la mise en œuvre du Plan et les activités de prospection d’investisseurs étrangers. À l’occasion du dépôt du budget 2012-2013, le gouvernement du Québec a annoncé la création de Ressources Québec, une nouvelle filiale d’Investissement Québec spécialisée dans les mines et les hydrocarbures, qui aura pour mandat de regrouper et de dynamiser la participation gouvernementale dans les projets de sociétés minières et du secteur des hydrocarbures. L’enveloppe disponible pour investir dans de tels projets est ainsi passée de 500 millions à 1 milliard de dollars sur cinq ans.

Plus de 80 milliards de dollars devraient être investis dans le PN sur une période de 25 ans. Selon les prévisions, le PN devrait créer ou consolider 20 000 emplois par an.

Son exploitation

Produire plus de 3 500 MW d’énergie propre (hydroélectrique et éolienne) est « la clé du développement durable sur le territoire du PN », selon Faire le Nord ensemble. L’exploitation minière (notamment de nickel, de cobalt, de zinc ou d’or), gazière et forestière sera accélérée. Plusieurs routes seront construites, et la moitié des aéroports de la région, rénovés. Mettre en valeur les ressources fauniques comme levier de développement économique est aussi au programme. Une stratégie de développement touristique nordique sera lancée afin de « faire du nord du 49e parallèle une destination de tourisme durable de classe mondiale ».

De l’opposition?

Plusieurs groupes de citoyens écologistes et environnementalistes craignent que les projets du PN aient des conséquences néfastes sur les milieux humain, biophysique et biologique. L’exploitation d’uranium, notamment, fait l’objet d’une sérieuse mise en garde de la Coalition Pour que le Québec ait meilleure mine.

De nombreux économistes déplorent le manque de réflexion dans l’élaboration de ce vaste projet et redoutent que l’utilisation des finances publiques menace l’équilibre budgétaire du Québec.

Plusieurs élues et élus de la Côte-Nord s’inquiètent de ne pas disposer des infrastructures nécessaires pour répondre au développement annoncé et au boum démographique.

Le Syndicat des Métallos, qui représente la majeure partie des travailleurs du secteur minier sur le territoire du PN, appréhende le rythme auquel il faudra embaucher le personnel nécessaire à la réalisation des projets d’exploitation minière, soit 5 600 personnes d’ici cinq ans.

Plusieurs représentants des nations autochtones du Québec et du Labrador s’opposent au Plan Nord, qui bafouerait les droits territoriaux des autochtones de certaines communautés.

Le Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec a pour sa part souligné que les femmes étaient les grandes oubliées du Plan Nord.

Et des heureux?

Dans un dossier publié dans La Presse Affaires, quelques analystes financiers s’entendent pour dire que les projets du Plan Nord pourraient receler un potentiel d’affaires et de rentabilité pour plusieurs entreprises québécoises cotées en Bourse : des firmes de génie-conseil, des fabricants de structures d’acier sur mesure, des spécialistes de l’installation et de la réfection des réseaux de distribution d’électricité, des entreprises de transport, etc.

Des universités ont proposé leurs services d’expertise et de recherche aux responsables du Plan Nord. Mais certains professeurs ont émis des réserves à l’égard de cette sollicitation : selon eux, les chercheurs porteraient atteinte à leur rôle critique en se mettant au service de compagnies.

Le Forum Plan Nord 2012. Ne perdons pas le Nord se déroulera à Québec les 2 et 3 mai prochain. Il réunira des organisations québécoises et autochtones, des femmes et des hommes de différents horizons afin de débattre des grands enjeux que suscite le développement du Nord.